25 ans déjà pour bMediation

25 ans déjà pour bMediation

Créé en 1998 par les deux Ordres du Barreau de Bruxelles et BECI, bMediation fête ses 25 ans d’existence cette année. Acteur incontournable dans son domaine, bMediation assure activement la promotion de la médiation comme méthode de résolution durable de conflits et forme également les médiateurs de demain. À l’occasion de cet anniversaire, Bart De Moor, président de bMediation et Joëlle Evenepoel, secrétaire générale de Beci, reviennent sur un quart de siècle de collaboration.

Gaëlle Hoogsteyn

Il y a 25 ans, en collaboration avec bMediation, la Chambre de Commerce de Bruxelles a pris la décision d’entrer dans un projet qui avait pour ambition d’introduire la médiation comme LE mode de résolution de conflits commerciaux de l’avenir. Rien d’étonnant sachant que l’origine d’une chambre de commerce remonte à des associations formées par des commerçants et des marchands dans le but de promouvoir le commerce, de faciliter les relations commerciales et de résoudre les différends de manière informelle. « Beci a toujours porté un intérêt particulier aux alternatives aux procédures judiciaires en mettant notamment en place un Office d’Arbitrage et plus récemment Exconflicto, une plateforme unique centralisant les différentes solutions, conseils et outils pour les conflits », commence Joëlle Evenepoel.

« Les procédures devant les cours et tribunaux doivent coexister avec l’arbitrage et la médiation et être des méthodes alternatives l’une de l’autre. »
Bart De Moor

Un succès, mais des progrès sont encore possibles


La médiation, on en parlait donc déjà au siècle dernier. Il y a quelques années, les choses se sont accélérées et une étape importante dans le recours à la médiation a été franchie en 2018 lorsque le législateur a introduit l’article 444 dans le Code judiciaire. Cet article signifie que l’avocat, la personne par excellence qui a pour mission de résoudre les litiges, est tenu d’informer son client de la possibilité de recourir à la médiation, à la conciliation et à toute forme de résolution amiable des litiges. Les avocats savent qu’il leur appartient aujourd’hui de penser et de faire penser à la médiation. Mais est-ce qu’ils s’y appliquent vraiment et assez ? Pour Bart De Moor, des progrès sont encore possibles. « Certains sont toujours peu convaincus de la valeur ajoutée de la médiation. » La constante dans la vie des affaires est un environnement sans cesse changeant, aussi à l’international. Si les méthodes classiques ont fait leurs preuves, l’innovation, la créativité et l’agilité sont plus que jamais devenues indispensables. C’est aussi le cas pour la résolution des conflits.

Et Joëlle de poursuivre : « Si nous avons été très visionnaires, il y a 25 ans, nous ne pouvons pas manquer le coche aujourd’hui. Personne n’est contre le principe de la médiation, mais dans la pratique, on voit encore trop souvent autre chose. La sensibilisation ne suffit pas. Il faut faire comprendre aux entreprises et aux avocats qu’une approche alternative, une approche collaborative de la résolution d’un conflit, doit réellement être envisagée plutôt que simplement soutenue. »

Il est aussi essentiel de mettre plus en avant les avantages de médiation. Celle-ci permet, entre autres, de trouver des solutions créatives, par exemple la création de nouvelles relations contractuelles, que les cours et tribunaux ne peuvent pas prononcer, étant liés par l’obligation d’uniquement appliquer la loi. Le plus grand défi était et est le changement de mentalités et de culture. Ceci ne se fait pas du jour au lendemain, même si, ces dernières années, le contexte nous aide. « Les crises successives que nous avons connues ont donné un coup d’accélérateur à la médiation. La prise de conscience que le maintien de l’activité économique doit primer et qu’il vaut mieux trouver des solutions à un conflit que de chercher à faire condamner l’autre a permis de tester et de faire appel à des méthodes plus souples et créatives », illustre Joëlle.

Une transparence de la gouvernance, une gestion préventive de risques, une responsabilité sociale et environnementale sont autant d’éléments clés qui impactent l’image et la réputation de l’entreprise. Ici aussi réside une opportunité pour intégrer la gestion durable de conflits.

bMediation élargit ses formations


À côté de cela, il y a aussi trop de médiateurs formés par rapport aux nombres de médiations en cours. « bMediation entend donc élargir ses formations. Nous offrions par exemple de suivre un nombre de cours inférieur au nombre requis pour être agréé médiateur, pour pouvoir assister des parties en médiation. Nous formerons aussi des professionnels et des praticiens de la réorganisation, dans le cadre de la médiation d’entreprise pour les entreprises en difficulté », explique Bart De Moor. Par ailleurs, la médiation n’est pas une activité réservée aux avocats. D’autres professions livrent aussi de très bons médiateurs et les formations de bMediation sont largement suivies par des non-avocats ou non-juristes, et c’est une bonne chose.

La médiation, au cœur de la justice de demain ?


bMediation n’a pas choisi par hasard de fêter ses 25 ans au Palais de justice : « Par notre présence ici, aujourd’hui, nous voulons donner un signal fort », explique Bart De Moor, le jour même de l’événement au Palais de justice. « Les procédures devant les cours et tribunaux doivent coexister avec l’arbitrage et la médiation. Bientôt les échafaudages du Palais de Justice vont disparaître. La rénovation du Palais de Justice ne se limitera pas à la rénovation matérielle, architecturale. Il faut en même temps repenser ses fonctions. Nous aspirons à un palais de justice qui intègre aussi bien les procédures judiciaires que la médiation et l’arbitrage. Un Palais de Justice où le justiciable verrait une offre combinée à la fois de procédures judiciaires devant les Cours et Tribunaux mais aussi d’arbitrage et, sur une base tout à fait volontaire, de médiation. Il serait merveilleux qu’à l’avenir, le justiciable puisse établir de visu que les procédures devant les Cours et Tribunaux existent avec l’arbitrage et la médiation, dans un seul bâtiment de premier plan et que, selon les besoins, le mode de résolution des litiges le plus approprié est choisi », poursuit-il.

À l’heure de se projeter dans le futur pour les 25 prochaines années, bMediation formule un vœu : celui que ses services soient de plus en plus sollicités par les avocats et les entreprises. « Il est essentiel que nous travaillions tous ensemble dans la même direction et que nous unissions nos énergies pour que notre projet puisse continuer à se développer et à démontrer son utilité, tant dans le monde judiciaire que dans le monde des affaires », conclut Joëlle.

« La prise de conscience que le maintien de l’activité économique doit primer et qu’il vaut mieux trouver des solutions à un conflit que de chercher à faire condamner l’autre a permis de tester et de faire appel à des méthodes plus souples et créatives. »
Joëlle Evenepoel
bMediation aujourd’hui
Aujourd’hui, l’un des objectifs de bMediation est d’optimiser la prévention, la gestion et la résolution des conflits. bMediation fonctionne également comme centre de formation des médiateurs, et l’ASBL bénéficie à ce titre d’un agrément de la Commission Fédérale de Médiation, pour organiser tant la formation de base des candidats-médiateurs que pour assurer les formations continues requises par la loi pour permettre aux médiateurs de conserver leur agrément. Enfin bMediation joue aussi un rôle actif dans la désignation de médiateurs d’entreprise et dans le soutien des entreprises en difficulté.
Quelques chiffres
  • 75% des médiations aboutissent à un accord.
  • 100, c’est le nombre de membres du réseau bMediation
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